Paul Bocuse en fut l'exemple le plus concret, lui qui aimait s'entourer des meilleurs dans leurs domaines, afin de s'assurer des gueuletons d'anthologie, et pourquoi pas des ajustements sur certains plats.

Sans lui faire injure, Grégory Cuilleron est encore loin du niveau de Monsieur Paul. Mais le célèbre chef lyonnais/animateur TV cultive lui aussi ce goût pour la cuisine à partager entre potes.

Et c'est tout naturellement qu'avec l'acteur Jean-Christophe Hembert, célèbre pour son rôle culte de Karadoc dans la série Kaamelott d'Alexandre Astier, ils ont imaginé un sandwich de légende. Car les deux Lyonnais partageaient, outre la passion pour la bonne chère, un amour pour l'Olympique Lyonnais.

Lancé en septembre 2021, le Sandwich lyonnais rentrait dans l'histoire pour plusieurs raisons.

La première : sa rareté. Et pour cause, le duo avait choisi de ne le commercialiser qu'aux abords du Groupama Stadium les jours de match dans un food-truck.

Deuxième raison : il rendait hommage aux mères lyonnaises.

Troisièmement : les ingrédients lyonnais choisis pour composer le sandwich, et les fournisseurs de renom.

Enfin, la quatrième et dernière raison est triste : le food-truck a fermé après moins d'un an d'exploitation, la faute à des "circonstances économiques" qui ne permettaient pas aux deux associés de rester ouvert "sans toucher grandement à la qualité ou au prix des produits". Une durée de vie éphémère, pour écrire un peu plus sa légende.

Vous l'avez englouti avant un OL-PSG et son goût vous manque ? Vous êtes passé à côté et la photo vous a fait saliver ? Et si on tentait de reproduire la recette à la maison, de s'en rapprocher le plus possible ?

La recette

Grégory Cuilleron se fournissait chez Victor & Compagnie pour le pain rond et légèrement brioché du sandwich. Problème, il était fait sur mesure. Les boulangeries éco-responsables d'Ecully et Craponne font de la brioche, font des burgers, mais ne font pas le fameux pain rond du Groupama Stadium… Trois solutions s'offrent à vous : les appeler et les supplier de vous en fabriquer, en acheter dans le commerce ou bien se faire un bun soi-même.

La suite de la recette est plus simple avec le saucisson cuit de la maison Sibilia (cinq charcuteries dont celle des Halles de Lyon Paul-Bocuse et une boutique en ligne). Nature ou pistaché, c'est vous qui choisissez.

La sauce au Saint-Marcellin (de la Mère Richard évidemment) nécessitera l'acquisition d'un bon fromage et de crème fraiche. La compotée d'oignons au beaujolais se fera très bien avec une bouteille de gamay entre 6 et 12 euros. Enfin, le condiment de carottes nécessitera… des carottes, un peu d'ail, paprika et coulis de tomate.

Une fois cuit, le saucisson doit être coupé en tranches pas trop épaisses et laissées entières dans le sandwich pour faciliter sa consommation (c'est le chef Cuilleron qui le dit !). La compotée d'oignons aura cuit longtemps avec des branches de romarin. Pour le ketchup de carottes, différentes recettes sont disponibles en ligne, le mieux étant de le préparer longtemps à l'avance.

Le montage du sandwich est le suivant : pain, ketchup de carotte, tranches de saucisson, fondue d'oignons et enfin le pain du haut sur lequel la sauce Saint-Marcellin aura été étalée.

Le Sandwich lyonnais était vendu 8 euros au Groupama Stadium. Pour rentabiliser l'opération fait maison, on ne peut que vous conseiller de le consommer entre amis. Quel meilleur hommage faire à ses illustres créateurs ?

Jean-Christophe Hembert imaginait au lancement du sandwich qu'un jour, on se dise "Je vais me faire un lyonnais" comme d'autres à Paris disent aller chercher un "grec". Un rêve qui ne deviendra vraisemblablement pas réalité, même si on ne l'oubliera pas de sitôt.